Abidjan Sous Pression ? Plongée dans les Embouteillages et Trafic Routier
De jour comme de nuit, les embouteillages dans le trafic routier constituent un problème majeur dans la métropole d’Abidjan, qui concentre 80 % du parc automobile de Côte d’Ivoire. Le manque d’infrastructures, le mauvais état des véhicules de transport en commun, l’incivisme et le non-respect du Code de la route réduisent la mobilité urbaine à Abidjan. Ce problème constitue la 3e dépense des ménages, qui passent en moyenne 3 heures par jour dans les transports.
Les embouteillages constituent une thématique qui touche le transport, mais également l’urbanisme, le commerce, le tourisme, la sécurité et l’environnement dans la mesure où ils font perdre du temps, impactent le coût du transport, provoquent de la fatigue, des accidents et de la pollution. D’après la Banque Mondiale, les retards occasionnés par des embouteillages ont coûté plus de 120 milliards de Francs CFA au pays, soit 5 % de son PIB. Pour pallier à ce problème, le gouvernement favorise la construction et le développement de transports en commun visant à désengorger les routes : le métro d’Abidjan prévu pour 2026, le Bus rapide transit (BRT) et le renforcement des autobus, en parallèle des transports nautiques avec la constitution de gares lagunaires. Cependant, c’est toujours la voiture qui prédomine en ville. Dans quelle mesure l’analyse des données brutes de mobilité urbaine par CitiProfile permettent-elles de comprendre et réduire l’impact de la congestion du trafic routier ?
Grâce en partie à l’analyse de données GPS de plus de 5 000 applications mobiles grand public enrichies par nos algorithmes propriétaires et exécutée dans le strict respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), CitiProfile permet aux décideurs de répondre à leurs problématiques plus précisément et de limiter les risques liés à leurs investissements.
Les solutions de CitiProfile peuvent être un outil précieux, pour toutes les collectivités territoriales et développeurs immobiliers désireux de mieux connaître les itinéraires, la vitesse et le temps de transport des usagers de la route ainsi que les zones les plus embouteillées afin d’améliorer leur plan mobilité. Elles leur permettront de proposer des mesures d’amélioration des transports et de réduire les nuisances liées à la congestion.
Également, les solutions de CitiProfile permettent aux acteurs du commerce de cibler avec précision les emplacements clés. Cette méthode permet aussi de perfectionner leurs stratégies d’implantation en les adaptant de manières spécifiques au contexte local.
Le processus de cette étude, repose sur une analyse approfondie des données géospatiales recensées dans le district autonome d’Abidjan. Ce vaste territoire d’étude comprend les 10 communes de l’ancienne ville d’Abidjan et une petite proportion des 3 sous-préfectures environnantes. Nous avons sélectionné un échantillon de 103 930 utilisateurs uniques (ID’s) et 2 937 971 géosignaux sur une période allant du 16 janvier au 14 février 2022 pour analyser les flux de mobilité quotidienne de la métropole.
Le « Manhattan d’Afrique » à la structure lagunaire
La structure lagunaire d’Abidjan, ville dans laquelle les communes sont séparées par des étendues d’eau, formant des îles ou des presqu’îles, peut faire penser à la structure de la ville de New York. L’analyse géographique du territoire met en lumière le fait qu’une partie de la population qui réside dans les communes périphériques comme Yopougon, Cocody ou Port-Bouët doit se rendre dans les communes les plus centrales comme le Plateau, Treichville et Marcory pour travailler.
Or, ces migrations pendulaires sont effectuées chaque jour entre les communes grâce à quelques ponts et des axes routiers très restreints, ce qui favorise les embouteillages. En effet, les communes dans lesquelles les Abidjanais travaillent et doivent se rendre le matin se situent majoritairement dans les communes centrales, loin des communes périphériques dans lesquelles ils résident, ce qui peut créer une saturation.
Abidjan, la plus grande ville de Côte d’Ivoire, abrite une population diversifiée de plus de 5 millions d’’habitants. Cette mégapole est divisée en plusieurs communes, chacune ayant son propre caractère et dynamisme. Des quartiers centraux densément peuplés aux banlieues plus spacieuses, la variété des densités de population reflète la mosaïque urbaine locale. La commune de Cocody, située au nord de l’île de Pétit-Bassam comptabilise à elle seule plus d’un million d’habitants. Face à ces données démographiques que nous qualifions de « statiques », nous mettons à disposition de notre analyse un échantillon de 103 930 utilisateurs uniques (ID’s).
Un trafic routier urbain omniprésent :
Pour affiner notre analyse des flux urbains sur les routes de la ville, nous avons sélectionné uniquement les utilisateurs uniques (ID’s) situés sur les segments routiers de la ville et se déplaçant en véhicules. Ainsi, notre échantillon est divisé par deux et s’élève désormais à 53 335 ID’s. Cet échantillon représentatif permet ainsi d’observer les flux routiers avec une plus grande précision.
L’analyse comparée des 53 335 ID’s présents sur les 45 335 segments du territoire nous a permis d’établir une carte des flux routiers d’Abidjan pendant une durée d’un mois. Lorsque les IDs se superposent aux routes, certains segments de routes contiennent une proportion très importante d’IDs, c’est le cas des autoroutes, grands boulevards et ponts, mais aussi de plus petites routes situées au cœur des quartiers centraux de Adjamé ou Treichville. En parallèle, les routes les moins fréquentées sont principalement celles situées dans les quartiers les plus périphériques et les territoires isolés comme les territoires côtiers de Yopougon, de Cocody Est et Port-Bouët Nord.
Dans la double carte suivante, nous vous présentons : à gauche les segments de route de la ville (en violet) et à droite les IDs référencés sur ces segments de route (en noir).
Certaines zones sont surexposées, en particulier les grands axes et corridors routiers reliant les communes entre elles. Cette congestion est en partie due aux migrations pendulaires dans une métropole qui se structure en communes, séparées sur des lagunes. En parallèle, l’analyse locale de la proportion de trafic dans les territoires place Cocody et Yopougon, deux grandes communes peuplées, étendues, résidentielles et populaires, avec respectivement 35 % et 17 % des flux routiers en tête de la métropole.
Les 5 axes routiers plus fréquentés et embouteillés :
Certains axes routiers se différencient du reste du réseau routier car ils ont une proportion de trafic plus importante que le reste de la ville, ainsi le taux de perturbation du trafic dans ces derniers semble s’avérer quotidien, là ou il n’est qu’occasionnel ou légèrement régulier dans le reste de la ville. Ainsi, sous avons sélectionné les 5 axes routiers les plus fréquentés de la ville. Afin d’obtenir une visualisation plus précise des flux, nous avons comptabilisé les géosignaux produits par les IDs recensés dans ces zones.
– Échangeur Marcory : Situé au cœur de l’île de Petit-Bassam, ce carrefour majeur relie le boulevard V.G.E. qui vient de Port-Bouët et l’autoroute Riviera Marcory qui vient de Cocody. Avec 29 660 géosignaux de trafic routier recensés sur 1 mois, il est le point névralgique des déplacements urbains.
– Autoroute Nord, secteur Adjamé : Cette courte portion de l’Autoroute du Nord connecte l’arrière-pays occidental à Abidjan, elle passe à Yopougon puis entre le parc national du Banco au Nord et la lagune au Sud. Avec 8 523 géosignaux de trafic routier recensés sur 1 mois, c’est un axe essentiel pour les habitants de Yopougon, Songon et des territoires à l’ouest de la ville.
– Jonction Boulevard de Gaule et Autoroute Nord : Cette jonction stratégique relie deux grands axes Nord et Sud. Avec 8 353 géosignaux de trafic routier recensés sur 1 mois, c’est un pont de passage clé pour les habitants de Cocody, Abobo et Anyama se rendant au Plateau ou à Treichville.
– Pont Général de Gaulle : Ce pont qui travers la lagune Ebrié relie la péninsule du Plateau et les communes du Nord-Ouest à Treichville et l’île de Petit-Bassam. Avec 3 181 géosignaux de trafic routier recensés sur 1 mois, il assure la fluidité des déplacements entre les quartiers du centre-ville.
– Pont Ferraille Adjamé : Cet échangeur relie l’autoroute du Nord, venu de l’Ouest, et le boulevard Nangui Abrogoua, venu du Nord. Avec 2 869 géosignaux de trafic router par mois, il est un axe vital pour les habitants au Nord et à l’Ouest d’Abidjan se rendant dans le centre.
Des embouteillages aux heures de pointe :
L’analyse des 1.456.363 géosignaux présents sur les routes d’Abidjan, dans le temps, permet de proposer une synthèse approfondie des tendances observées et de comprendre l’impact de la congestion du trafic routier. Nous avons donc constitué une cartographie temporelle dynamique heure par heure.
A Abidjan, la circulation routière est la moins dense pendant la nuit, avec moins de 4 % du trafic par heure entre 23h et 7h. Elle commence à augmenter le matin, atteignant 5 % par heure entre 8h et 11h. Les heures les plus pleines se situent entre 11h et 15h, ainsi qu’entre 16h et 19h. Le moment le plus congestionné de la journée est donc probablement entre 17h et 18h, tandis que l’heure la plus creuse se situe entre 3h et 4h du matin.
L’évolution de la localisation des usagers de la route dans le temps (minute par minute) permet de comprendre le sens des flux et la vitesse de ces derniers. Ainsi, certains axes routiers semblent régulièrement ou quotidiennement embouteillés car les usagers roulent à une vitesse nettement inférieure à la vitesse limite autorisée en agglomération (50km/h).
Les résultats de l’étude démontrent que les embouteillages n’épargnent aucune commune d’Abidjan, car ils sont présents dans le centre et dans les périphéries. L’analyse démontre que le temps de trajet de deux citoyens résidant à Yopougon et travaillant à Treichville est de 1 heure 30 sur la route pour le premier face à 30 minutes par bateau pour le second. Le bateau est donc plus qu’une simple alternative, c’est une offre fluide et rapide.
Les origines géographiques des usagers de la route :
Ces routes, par leur emplacement et leurs atouts distincts, sont utilisées par différents usagés, allant du résident local au touriste ou travailleur étranger. Cette connaissance détaillée offre un avantage compétitif crucial aux acteurs souhaitant comprendre les usagers afin de mieux aménager leur territoire. Ici, nous présenterons donc l’analyse de la ville et du pays d’origine des usagers de la route. Sur les 53 751 IDs étudiés, nous avons pu calculer l’origine de 23 075 d’entre eux.
L’analyse des origines géographiques des usagers de la route dans Abidjan révèle que l’extrême majorité de de ces deniers sont originaires de la métropole elle-même (89,7 %). Parmi les Ivoiriens qui sont originaires d’autres villes du pays, 13 % viennent de Grand Bassam, 8 % viennent de Yamoussoukro, 6 % viennent de San Pedro, 4 % viennent de Korhoto et 3 % viennent de Dabou. Enfin, l’analyse permet de démontrer qu’à Abidjan, 69 origines nationales distinctes sont recensées parmi les usagers. Parmi les usagers qui ne sont pas originaires de Côte d’Ivoire, 25 % sont originaires des Etats-Unis, 19 % de France, 11 % du Liban, 9 % du Burkina Faso et 8 % du Canada.
CitiProfile dans l’aide à la décision :
Afin de favoriser la fluidité des transports urbains et désengorger les zones de congestion, plusieurs projets de mobilité ont vu le jour dans le grand Abidjan. Premièrement, l’encadrement et la construction de nouvelles infrastructures routières : l’instauration de sens interdits sur certains tronçons, la lutte contre l’incivisme des automobilistes, la régulation aux heures de pointe ou encore le projet de construction de nouveaux ponts pour relier les quartiers ou grands échangeurs forment un point clé.
En parallèle, la construction et le développement de transports en commun visent à désengorger les routes : le métro d’Abidjan prévu pour 2026, le Bus rapide transit (BRT) et le renforcement des autobus. Les autorités veulent également favoriser les transports nautiques avec la constitution de gares lagunaires. Enfin, la phase pratique de décentralisation, notamment des ministères, dans la nouvelle capitale Yamoussoukro pourrait elle aussi changer le paysage d’Abidjan.
CitiProfile apporte une dimension nouvelle et puissante à l’analyse de marché en utilisant des traces GPS pour identifier les zones à fort impact trafic. Pour les collectivités locales, les agences d’urbanisme et les développeurs immobiliers, CitiProfile permet le développement d’une planification urbaine durable, un aménagement de l’espace efficace et une promotion de la durabilité.
Pour les acteurs du commerce, CitiProfile permet de d’optimiser l’implantation, des personnaliser des stratégies de marketing et de réduire les risques de mauvais investissements. Pour les entreprises désireuses de s’implanter localement mais n’ayant pas une connaissance approfondie du marché cible, cet outil offre une solution innovante pour maximiser la visibilité et l’efficacité des efforts promotionnels. En comprenant les mouvements des consommateurs et en ciblant les groupes influents, les producteurs de biens de consommation peuvent se positionner avantageusement dans leur marché local.
CitiProfile est spécialisée dans l’analyse des flux de visiteurs et facilite à ce titre les prises de décision en matière de gestion des flux commerciaux.
À votre service pour analyser la démographie et les flux de visiteurs sur vos territoires !
Esprit Gibassier